Livre VS Film : AMBRE

 

AMBRE

 

Eh oui, déjà milieu des années 1900, les best-seller littéraires était adaptés au cinéma ! Ambre n'a donc pas échappé à cette règle de plus en plus d'actualité. Otto Preminger fut celui qui s'y attaqua et livra en images le chef d’œuvre de Kathleen Winsor en 1948. Il convient donc de se replacer à cette époque du cinéma pour tenter d'apprécier cette œuvre cinématographique très bien notée sur tous les sites amateurs de septième art, que ce soit par les spectateurs ou la presse; et si je dis "tenter", vous vous doutez que cela signifie que de mon côté, je n'ai pas vraiment accroché.

Pourtant, on ne peut pas dire que ce soit le cinéma de ces années-là qui me rebute - ayant grandement apprécié "Autant En Emporte Le Vent" datant de 1950 - mais simplement l'adaptation elle-même qui ne m'a pas convaincue. Mais voyons cela en détails.

Malgré le début longuet et habituel à cette époque nous infligeant une présentation orale et écrite avec une ouverture dont on a l'impression qu'elle dure des heures, le début avait cela d'intéressant que la première scène était pleine d'action. Un gentilhomme poursuivi par d'autres finit par abandonner celle qu'on devinera être Ambre dans une maison au hasard. On pourrait donc se dire "début original" et qui a le mérite de nous plonger dans les événements de l'Angleterre du XVIIème siècle. Seulement voilà ça ne colle pas. Les hommes nobles étaient un minimum prévoyants et la vision du père d'Ambre dans le livre est beaucoup plus logique : il ne savait d'ailleurs pas qu'il allait être parent mais avait mis à l'abri sa femme tant aimée. Dès ce premier instant, je me suis dit que les libéralités prises par l'auteur allaient me décevoir et en effet, ça n'a pas loupé. Toute la suite fut pénible à regarder tant je trouvais qu'ils massacraient l’œuvre de Kathleen Winsor. L'auteure a pris soin de travailler sa trame de fond et de donner de la substance à ses personnages, or dans le film tout a disparu. Ambre est fade et Bruce n'a plus son piquant.

L'héroïne est donc abandonnée mais une lettre lui dit qui elle est. Si dans le livre, elle ne connaîtra jamais ses véritables origines, dans le film elle les sait dès le début. Il faut bien avouer que cela change toute l'équation puisque Carlton saura lui aussi son extraction et ne devrait donc plus avoir autant de réticences à l'épouser. Quant à Ambre, elle cherche à retrouver un rang auquel elle a naturellement droit. Tout ce qui faisait les quiproquos cruels et si rageants pour le lecteur sont immédiatement évacués et on peut alors se demander ce qu'il reste comme principe de base de l'histoire originale. Eh bien pas grand chose !

Les campagnards sont tous des puritains dans le film contrairement au livre où ils espèrent la venue du roi. L'héroïne rejoint Bruce directement à Londres et sans son consentement dans le film alors que c'est lui qui l'amène volontairement dans le livre - je trouve d'ailleurs que cela a bien plus de sens car je vois mal un gentleman accepter d'héberger une adolescente dans sa suite s'il n'a pas dit oui avant. Ambre est une véritable pleurnicheuse, garce dont le comportement n'est même plus justifié et Carlton est un simple profiteur de femmes dont le tiraillement entre sa passion dévorante et dévastatrice pour Ambre et celle posée pour sa femme n'est pas même vraiment présentée. Dans le film, on ne sent pas la passion destructrice et pourtant omniprésente que l'héroïne et le héros se vouent et cela vient certainement du fait que le jeu des acteurs est très mauvais, la palme revenant à l'actrice incarnant Ambre, Linda Darnell. Tout est surjoué et le manque de profondeur des personnages rend le film presque comique, comme une caricature de lui-même.

 

Conclusion

Je ne vais donc pas poursuivre plus avant cette critique, bien qu'il y ait encore de quoi dire et me contenterais simplement de résumer mon idée à ceci : si vous avez aimé le livre, passez votre chemin.

Et vous, plutôt Livre ou plutôt Film ?

 

Autre critique de la Saga :

J'ai Lu ! AMBRE

 

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